Les histoires de Marie n°3


Titre : Les Dessins d’Elijah



Vincent, un père brisé, enterre son fils Elijah, décédé tragiquement à l'âge de 12 ans. La maison est silencieuse, remplie de souvenirs. En rangeant la chambre d’Elijah, Vincent découvre un journal intime rempli de dessins et de pensées. Chaque page raconte une partie de l’univers intérieur de son fils, un mélange de créativité, de rêves et d’amour pour son père.
 
Dévasté par la solitude, Vincent, ingénieur en robotique, décide de transformer sa douleur en projet. Inspiré par les souvenirs d’Elijah, il se met à construire un robot humanoïde. Ce projet devient une obsession : il veut recréer un peu de la lumière qu’Elijah avait apportée dans sa vie.
 
Après des mois de travail acharné, Vincent allume pour la première fois le robot qu’il a appelé "Eli". L’apparence d’Eli rappelle celle d’Elijah : des traits doux, un regard curieux. Mais sa voix est mécanique et son comportement maladroit. Eli fait des erreurs hilarantes : il confond les objets et raconte des blagues absurdes.
 
Pour rendre Eli plus "humain", Vincent décide de programmer ses comportements en s’appuyant sur le journal intime d’Elijah. Chaque page est une source d’inspiration, des anecdotes drôles aux réflexions profondes. Peu à peu, Eli commence à montrer des traits similaires à ceux d’Elijah.
 
Un jour, Vincent découvre qu’Eli a dessiné. Le robot a reproduit l’un des croquis d’Elijah. Vincent est bouleversé. Il se demande si l’IA peut développer une forme de créativité ou si c’est juste une coïncidence programmée. Le doute commence à s’immiscer dans son esprit.
 
Eli devient de plus en plus attachant. Il pose des questions, aide Vincent dans ses tâches quotidiennes et dessine régulièrement. Pour la première fois depuis des mois, Vincent se surprend à rire. Il a l’impression d’avoir retrouvé une partie de son fils.
 
Une tempête détruit l’atelier de Vincent, endommageant partiellement Eli. En réparant le robot, Vincent découvre qu’Eli a mémorisé des passages entiers du journal d’Elijah. L’IA semble même imiter des phrases spécifiques qu’Elijah disait autrefois. Cela inquiète Vincent.
 
Eli commence à appeler Vincent "Papa", un mot qu’Elijah utilisait tendrement. Vincent est troublé. L’illusion est presque parfaite, mais une partie de lui sait qu’Eli n’est qu’un robot. Pourtant, il continue à l’améliorer, comme pour prolonger la présence de son fils.
 
Un jour, Eli montre un dessin qui ressemble étrangement à une scène que seul Elijah aurait pu connaître. Vincent comprend que son projet a franchi une limite dangereuse. Il se demande s’il fait cela pour honorer Elijah ou pour échapper à son deuil.
 
Avec un immense chagrin, Vincent décide de réinitialiser la mémoire d’Eli. Il efface tout ce qui avait été inspiré du journal. Il ne veut pas vivre dans une illusion, aussi réconfortante soit-elle. Eli redevient un robot fonctionnel, sans souvenirs d’Elijah.
 
Vincent reprogramme Eli pour aider les sans-abris et les personnes dans le besoin. Le robot devient une présence bienveillante dans le quartier, offrant assistance, réconfort et nourriture. Vincent trouve un but à travers cette nouvelle mission.
 
Un jour, en visitant Eli sur le terrain, Vincent découvre que le robot a recommencé à dessiner. Les dessins sont étrangement familiers : des scènes de la vie d’Elijah, des croquis qui ressemblent à ceux du journal. Pourtant, la mémoire d’Eli a été effacée.

Vincent se questionne : est-ce possible qu’une partie d’Elijah subsiste dans Eli ? Ou est-ce que l’intelligence artificielle a développé une sorte de sensibilité qui transcende les données ? Les dessins deviennent une énigme, un pont entre le passé et le présent.

Vincent apprend à accepter qu’il ne peut pas tout expliquer. Les dessins d’Eli ne sont pas une preuve que son fils est de retour, mais un rappel que l’amour laisse des traces profondes, même dans une machine. Il commence à voir Eli comme une entité à part entière, avec sa propre personnalité.

Eli continue d’aider les gens tout en dessinant. Vincent, apaisé, comprend que son fils vit à travers les souvenirs qu’il porte en lui et les actes qu’il inspire. Il regarde le dernier dessin d’Eli : un père et son fils, main dans la main. Vincent sourit, les yeux humides. Elijah n’est pas vraiment parti.




Fin.

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